Trop mignon pour être honnête. C'est surement ce que les personnes les plus lucides penseront de lui. Mais ce sourire innocent n'est-il pas craquant ? Tout autant que ces grands yeux rougeâtres anciennement chatains. De son vivant, on pouvait y lire tant de chose dans ce regard, que ce soit de la joie, de la naïveté, de la tendresse...Pourquoi le bon Dieu a-t-il privé la terre d'un être aussi heureux de vivre ? Tout simplement car Dieu n'est qu'un enfant observant une fourmilière. Les pires pourritures parviennent à profiter de leur vie après les pire méfaits, et certains partent avant de n'avoir pu profiter de leur enfance. Oui, c'est bien le cas de Gaël, vous l'aurez bien compris.
Le récit de son vécu ne pourrait pas remplir une page de journal, même conté dans les moindre détails. Ce jeune garçon a vu le jour un 29 Février dans Londres même. Fils d'un grand banquier, vous vous doutez bien qu'il est né dans des conditions plus que favorables. Son père était un homme assidu et respecté autant pour sa réussite que pour son caractère droit et imposant. Sa mère, elle, était la représentation type des grandes dames Londoniennes: une beauté et une élégance naturelle qui faisaient d'elle une femme modèle. Une mère attentionnée et douce, elle et son mari formaient un contraste impressionnant et pourtant, de leurs différences ils réussirent à former un foyer que beaucoup d'Hommes enviaient. Le jeune Gaël Stanley Christofer grandit donc dans ce petit couple "parfait". Que demander de plus ?
De la tranquillité peut-être ? Parce que même lorsque nous sommes enfants, le statut de nos parents a des répercutions sur ce qui nous entoure. Etre l'enfant unique du couple qui gérait les plus grandes fortunes d'Angleterre, ce n'était pas évident à assumer. Entre les camarades de classes qui lui léchaient les bottines et les adultes désagréablement dangereux qui voulaient "l'utiliser" pour des détournements d'argents, cela commençait à être fatiguant. Sauf que Gaël n'y faisait pas attention, en réalité ~ Non, même si ses parents avaient été dans l'obligation de s'isolé dans un village perdu, même s'il s'était retrouvé cloîtré chez lui avec des cours à domicile, c'était un enfant qui profitait joyeusement de la vie en ignorant les obstacles que celle-ci opposait à lui. Oh, mais un jour ! Ce jour là, le plus beau de sa courte vie ~ ♥ Une fin d'après-midi, l'année de ses 11 ans, alors qu'il avait fuit la vigilance de ses parents pour aller jouer un peu au ballon dans la lande...Le petit châtain croisa la route d'un adolescent; de 3ans son aîné, grand et brun. En moins de deux, ils se sont rapprochés, finissant par jouer régulièrement ensemble lorsque les parents de Gaël avaient le dos tourné. Ciel, il était tellement...Inqualifiable.
Les pensées du garçon étaient constamment dirigées vers lui:
Adam. Il ne connaissait que son prénom, mais pourtant, il lui semblait tout savoir de lui. Doux, attentionné et protecteur, cet inconnu avait réussit à capturer le coeur encore immaculé du jeune Christofer. Pendant un an, les deux garçons se contentaient de se retrouver une heure par jours pour jouer ensemble, profitant de leurs 60 minutes comme si elles valaient de l'or. Mignon, sauf que, apprenant la désobéissance de leur fils, le jeune couple n'apprécia que moyennement cette relation.
"Tu ne sortiras plus de cette maison ! " Un défi ? Il était pourtant si simple d'échapper à la vigilance de ses parents, surtout dans une demeure aussi grande et pour un garçon aussi petit et fluet. Et c'est ce qu'il fit, un jour où il reçu par l'intermédiaire d'un caillou lancé à la fronde un papier signalant un lieu de rendez-vous. Au abords du manoir Northwoods...Adam voulait-il l'inviter au bal qui se déroulait dans ce manoir...?
Bon Dieu, le coeur de Gaël fit de grands bons dans sa poitrine. Il allait le revoir et passer la nuit avec lui, c'était merveilleux. C'est sans un bruit qu'il put quitter la bâtisse, rejoignant la forêt indiquée par Adam. Mais ni l'obscurité ni les divers bruits de la nuit ne lui fit faire demi-tour: bien qu'il avait la peur au ventre, son amour était plus fort que toutes ces peurs infantiles. Romantique n'est-ce pas ?
"Mais les happy end, ce n'est que dans les romans non ?"Effectivement. Ou bien alors cela n'arrive qu'à une poignet de chanceux. Car, mon petit Gaël, tu n'imaginais pas que ce serait ta dernière soirée n'est-ce pas ? Que tu allais périr là, en pleine nuit, au milieu de la forêt.
"C'est une bête sauvage qui m'a tué~ ♪ "Non Gaël, pourquoi racontes-tu toujours ceci à ceux que tu croises ? Pourquoi ne pas avouer que c'est celui que tu aimais qui t'a fracassé le crane? Oh, oui, tu as honte. Tu peux, petit bonhomme ~ Faire confiance à un inconnu au point de désobéir à tes parents et de lui offrir ton coeur. Dommage que tu n'aies pas su plus tôt qu'il s'agissait d'un ancien client de ton père qui a fait faillite et qui se vengeait par l'intermédiaire de son fils. ~ Que tu es bête, toi qui espérait aller festoyer avec lui ~ ♪
-"Je ne pourrais jamais lui en vouloir."Ça, c'est ton problème petit bonhomme. Enfin, peu importe.
A son éveil, Gaël eut bien du mal à réaliser et supporter sa nouvelle situation. S'il avait pu se suicider...Il l'aurait fait un nombre incalculable de fois, à n'en pas douter. Que le temps était long...Il s'ennuyait, le petit Christofer. Terriblement, bien trop pour un enfant. Alors c'est au fur et à mesure qu'il prit gout à s'éloigner de ses restes salement enterrés sous un arbre, et qu'il redécouvrit le village, et plus loin dans les bois, le manoir des Northwoods. Même s'il ne pouvait pas y traîner longtemps, Gaël chercha toujours un peu plus la compagnie des humains, s'amusant à les suivre, les observer, et les hanter...
Petit Gaël est donc devenu, au fil des années, de plus en plus égoïste et vil. Est-ce peut-être ça qui à causer sa "décoloration"...? Allez-savoir...
Une chose est sure, c'est qu'il ne se contentait plus de jouer des farces aux quelques humains l’apercevant de temps à autres. Non, il voulait désormais de la compagnie dans l'autre monde. C'est pourquoi, arrivé à un certain moment, cet "innocent" petit gars à commencer à tuer. Lorsqu'il s'attachait à un humain après l'avoir suivit, il occasionnait un accident pour mettre fin à ses jours, et jusqu'ici, il n'a jamais raté une tentative...~
"-Alors pourquoi suis-je toujours tout seul...? "