Mirror, mirror on the wall,
Tell me,
Who is the fairest,
Of them all ? Blanche Neige.
Eh bien… C’est moi, évidemment.
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Mais tu le sais.
Tu le sais très bien.
Gabriel… s’ennuyait.
S’embêtait, se faisait chier, wasn’t having fun… On pourrait le dire dans plein de registres, mais le résultat est le même : il avait besoin d’un truc à faire.
Il était en train de se manger la peau qui entourait ses ongles – il ferait d’ailleurs mieux d’arrêter, au vue de l’état que ladite peau avait – et il regardait autour de lui avec une expression de pur ennui qu’il espérait bien faire partir de son visage.
Il avait déjà joué au méchant fantôme qui fait peur, avait déjà accueillie les gens avec la dignité et l’élégance qui accompagnait son rang, avait déjà exploré la maison de fond en combles – vue le temps passé ici, ce n’était pas étonnant – et il n’avait pas spécialement envie d’écrire ou de jouer du violon, la tout de suite.
Il marchait, le long du portail, il pestait, observait la végétation qui ne parvenait aucunement à le distraire.
C’était à peine s’il soupira en passant devant.
Tout cela était d’un ennui mortel.
Haha, et un autre de mes jeux de mots pourris.
C’est alors qu’il entendit un bruit sourd, bien rond, comme dans les BD « Bong ». Il sentit aussitôt une légère vibration au niveau de la grille qui eu le don de l’intéresser.
Gardant une paume aux longs doigts bagués sur la surface froide du métal, il se dirigea en suivant les dîtes vibrations, et ce qu’il vit alors arracha à sa bouche le son cristallin d’un éclat de rire qui s’était, de manière bien impolie, échappé.
Il observait une jeune fille, adolescente de pas plus de quinze ans, aux cheveux rouges pétant qui parlait à la chose de fer qui la séparait du monde extérieur. Ce qui le faisait déjà rire… Pas méchamment, hein, non.
Il rigolait car il trouvait la fille drôle.
Ah, enfin quelqu’un pour le distraire. Alors qu’il se sentait déjà bien mieux, elle se mit à compter. La curiosité piqué à vif par une bien grande aiguille, il s’approcha pour être aux premières loges, espérant qu’elle avait une bonne idée en tête.
Il ne fut pas déçu.
Elle fonça sur la grille, le choc de la rencontre retentissant, masquant les gloussements qu’il n’arrivait pas à retenir.
Bon, c’était pas tout de rigoler, mais se serait dommage qu’un être aussi amusant meurt ainsi d’une commotion cérébrale…
Et puis, on ne laisse pas une dame au sol, voyons.
Gabriel avança alors et se baissa, pour se mettre à peu prés au niveau de la jeune fille. Il passa son bras sous les épaules et la tête de cette dernière, les relevant un peu et pencha en avant, afin d’entendre les mots qu’elle babillait.
Il faillit se remettre à rire.
S’aurait été un manque d’élégance trop grand.
Le beau gris pencha la tête, un sourire amusé tout de même présent.
« Je crains que non, mademoiselle. C’est malheureusement la réalité. »
Il regarda un instant le portail, avant de baisser son regard sur la frêle silhouette de nouveau.
« Vous ne vous êtes pas blessée ? »